Ce qui reste sans contour

Par Sonia-Sophie Courdeau (Sonia Lamontagne)

Mes doigts sont rouges.
Mes lèvres sont rouges.
Mes doigts sont trempés dans mon encre.
Mes mains s’agrippent à l’idée que j’ai de toi puis s’envolent.
S’enfuient.
À l’intérieur comme à l’extérieur de moi, les personnages ont quitté la scène sans verrouiller la porte.

Tout est à mobiliser : la tête, la gorge, les mains, le ventre. Le sexe. Le corps entier couve les souvenirs, donne naissance au poème. Sur la joue où il y eut griffure, on voit maintenant les traces d’une larme ou d’une caresse. Le corps se tient aux aguets, prêt à fuir et à réinventer le temps. Et la femme cherche, parmi les histoires, celle qu’il lui faudra écrire.

Dans Ce qui reste sans contour, troisième recueil de la poète, on assiste à l’évolution d’une jeune femme appelée à se reconstruire par l’écriture. En reprenant contact avec sa mémoire corporelle, la femme établit un dialogue avec l’autre partie en elle et parvient à transcender l’abus dont elle a été victime.

Le recueil s’inscrit dans une réflexion sur le rôle des procédés narratifs dans la redéfinition d’un sujet touché par un événement traumatique. Il rend hommage à la résilience de l’individu face à la violence ainsi qu’au pouvoir thérapeutique de l’art.

Genre littéraire
Poésie
Éditeur
Éditions Prise de parole
Année de parution
2020