Miroirs et mirages

Par Monia Mazigh

Il y a des romans dont la fibre même, ou l’écriture, est une clé magique qui ouvre comme un sésame sur un monde de mystères qui font peur et que l’on n’ose pas approcher parce que les vérités qu’ils recèlent sont invisibles à cause de nos préjugés de Nord-Américains. Je parle ici du roman de Monia Mazigh qui met en scène des femmes immigrantes venues d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et d’Asie avec leur culture, leurs espoirs, leurs différences et surtout leur religion musulmane.

Ce sont des mères gardiennes des us et coutumes, maîtresses des secrets de l’Orient qui souhaitent pour leurs filles une émancipation dans le respect des valeurs de l’islam, mais en faisant aussi leurs, la modernité de l’Occident et toutes ses opportunités de bonheur. Ce sont des filles qui étudient à l’Université, spontanées, ouvertes d’esprit, qui se questionnent sur la façon de vivre leur foi dans cet Ottawa des tentations.

De prime abord, les relations sont tendues entre les générations, la sacrifiée qui vit par procuration et la dépositaire d’un héritage fait de croyances et de découvertes qui remet tout en question. Il est difficile pour ces femmes de s’adapter, mais elles trouvent des complices et des amies. Leur vie leur semble alors moins cloisonnée et la lumière naît de ces échanges. Leurs destinées s’entrecroisent multipliant à l’infini les facettes de l’immigrante musulmane. Elle n’est plus seulement un voile, un niqab ou un accent qui chante, mais elle devient, sous la plume d’expérience de Monia Mazigh, un être humain doué de sensibilité et de majesté.

Genre littéraire
Roman
Éditeur
Éditions L'Interligne
Année de parution
2011
Prix et distinctions

Finaliste au prix Trillium, Finaliste au prix du livre d’Ottawa, Finaliste au prix du Salon du livre de Toronto, 2015